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La première moitié de la résidence en radiologie est un défi audacieux, même pour l’élite des résidents qui ont été sélectionnés par un processus très compétitif. Les deux premières années sont vite passées à apprivoiser les gardes, à se familiariser avec le roulement rapide,  à se soumettre aux examens cliniques et de physique de l’ABR, le tout en restant sain d’esprit.

Le confort promis de l’année PGY4 est ébranlé par une menace non reconnue: La demande de Fellowship.

Certaines personnes perdent plus leur calme et le sommeil sur des préoccupations liées au fellowship que sur les examens et des résultats manqués.

Le mélange d’un avenir incertain et de données insuffisantes, le tout sous le poids écrasant des délais de clôture, peut être déstabilisant pour ceux qui sont arrivés si loin, mais non préparés.

Dans l’article qui suit, nous essayerons de vous donner une approche pratique de ce processus complexe et imprévisible, fondée sur des sources formelles et informelles.

Fellowship en radiologie : en faire un ou non?

Telle est la question la plus fondamentale et probablement la plus difficile à laquelle vous devez répondre. Tant que vous vous rendez compte qu’il n’y a pas de bonne réponse à cette question, même pour une seule personne à des moments différents, vous êtes sur la bonne voie. Comme pour tout dans la vie, faire un fellowship apporte certains avantages, à un prix variable. Les avantages peuvent servir une personne, mais le prix à payer peut être trop élevé pour une autre. Le choix reste, en définitive, une décision personnelle.

Il y a quelques règles immuables, cependant, qui vous seront utiles pour prendre votre décision. Tout d’abord et principalement, une formation de surspécialité est désormais nécessaire pour entrer dans les centres universitaires. La règle suivante peut s’appliquer à ceux intéressés par la radiologie d’intervention.

Même si un radiologue général peut être familiarisé avec la plupart des modalités de diagnostic par le biais de séminaires et d’ateliers largement disponibles toute l’année (CT cardiaque et colonographie sont des exemples populaires), la nature de l’intervention sur un patient qui vit et respire est prohibitif d’une telle liberté pour l’apprenti inexpérimenté. Donc, si vous êtes né pour l’interventionnel, vous devez compléter une formation de surspécialité. Pour ceux qui demeurent indécis, jusqu’à leur 4e année de résidence, entre la pratique en centre universitaire ou non, la formation de fellowship apporte plus de temps, et laisse les options ouvertes jusqu’à ce que la bonne décision puisse être prise.

Il est à noter qu’il existe récemment une forte tendance à la surspécialisation. Un bref aperçu des avantages et inconvénients de la surspécialisation est offert ci-dessous:

  1. Compétitivité versus flexibilité: Un radiologue formé avec un fellowship sera plus compétitif dans un marché décroissant qui met davantage l’accent sur la qualité des soins aux patients. D’autre part, il est de plus en plus difficile de trouver des emplois de ‘’pure’’ surspécialités en pratique non-universitaire surspécialiste.
  2. Obligations de la profession: quelques surspécialités dictent fortement leur type de pratique future.  Certains sont plus en demande dans certains centres universitaires.
  3. Connaissances approfondies VS connaissances générales: Le premier appartient à une formation de surspécialité, et le dernier au radiologue généraliste. Si vous aimez la diversité alors la surspécialisation n’est peut-être pas pour vous. Mais si votre fierté est d’être un expert alors la surspécialisation est la voie à suivre.

Au menu du fellowship

Le défi qui attend le résident qui est maintenant déterminé à devenir un surspécialiste reste redoutable. Comment un résident en début de R4, seulement à mi-chemin de sa formation de base, peut-il choisir la bonne surspécialité? Avec autant de choix, et quelques stages cliniques encore à venir, comment peut-on prendre une décision éclairée? Pour bien faire les choses il ne faut pas prendre de mauvaises décisions. Par conséquent, voici quelques stratégies à éviter en choisissant un fellowship :

  1. Oubliez le marché de l’emploi: le confort financier est un avantage que tous apprécient en poursuivant leur profession, mais même pour ceux qui portent un grand intérêt à leur salaire, le choix d’un fellowship en fonction des demandes actuelles du marché est une erreur trop commune. Un radiologue est en définitive une petite partie de «l’industrie de radiologie », qui représente 5-7% d’un  budget global de santé de 3 billion de dollars, avec une évolution et une trajectoire imprévisible. En outre, la profession est fortement tributaire de l’évolution rapide des innovations industrielles de hautes technologies, ainsi que l’explosion des avancées biomédicales. Ce qui semble à la mode et recherché aujourd’hui, peut ne pas être le cas dans trois ans, lorsque votre fellowship touchera à sa fin.. Si vous pouvez prédire l’avenir du marché du travail de la radiologie dans cinq à dix ans, alors vous ferez fortune en bourse et non pas à votre travail.
  2. Regardez bien l’offre d’emploi conditionnelle: de même, il faut être prudent lorsque vous choisissez un fellowship basé sur une offre d’emploi au début de votre résidence, venant habituellement de votre établissement d’origine. Prenez en considération que ces offres sont généralement basées sur les besoins immédiats ou à court terme. Personne ne veut commencer sa dernière année de résidence avec un contrat de fellowship non-désiré en main. Si vous êtes un candidat intéressant au début de votre résidence, soyez assuré que votre valeur va certainement augmenter en continuant à travailler fort et en continuant vos recherches de surspécialisation dans votre domaine de prédilection.
  3. Considérez les obligations de carrière / les avantages du fellowship: Voyez ce qui est important pour vous et prenez ces éléments en considération lors de votre prise de décision.
  4. Portez attention au style de vie: la distinction est à faire ici entre la radiologie d’intervention et la radiologie diagnostique. Les radiologues généraux sont généralement moins enclins à être appelés au milieu de la nuit, et même si ils sont convoqués, ils peuvent travailler de chez eux, en pyjama dans le confort de leur domicile. Ceci démontre le contraste avec la nécessité pour radiologue d’intervention d’être sur place.
  5. Certificat du Fellowship / reconnaissance: Toutes les surspécialités ne sont pas officiellement reconnues par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (RCSPC) ou par son homologue américain Accreditation Council for Graduate Medical Education (ACGME). Les choix sont donc limités si avoir un certificat reconnu est un déterminant important pour le résident.

En appliquant ces principes, le menu se réduit à un nombre de choix plus gérable. Toutefois, le dernier principe n’a pas encore été révélé: la passion. Faites ce que vous aimez, et refusez tout compromis. Rien n’est pire que de se lever chaque matin pour un travail qui ne vous plait pas, surtout après toutes ces années d’épreuves et d’insomnie. On ressent moins les efforts lorsque l’on se surpasse dans un domaine qui nous passionne, et la recherche de l’excellence va ouvrir de nombreuses portes.. Si vous éprouvez une joie intense et une récompense à être le chef de file transporté par l’adrénaline, le magicien ambidextre du cathéter, alors vous êtes né pour être un radiologue d’intervention. Faites que votre travail soit une fin en soi en non pas un moyen d’obtenir autre chose. Votre année de fellowship sera alors un prélude agréable à une carrière enrichissante pour les années à venir.

Où faire sa demande?

Si vous choisissez de faire votre fellowship au Canada, les choix de lieux sont plus limités que si l’on regarde au sud de la frontière pour une formation de surspécialité.
Les considérations géographiques sont le principal facteur pour choisir l’endroit où appliquer. Il est difficile de passer l’année du fellowship loin de son conjoint, qui ne peut pas toujours suivre en raison d’obligations professionnelles. Les célibataires bénéficient d’une plus grande mobilité. Accepter un fellowship où le niveau de vie est différent peut aussi être prohibitif pour un résident soutenant sa famille. De plus, les fellows ont plus de chances d’être absorbés par les pratiques locales, et un emplacement privilégié facilite cette intégration lorsque l’occasion se présente. Il est cependant mal avisé de compromettre la qualité de la formation simplement pour des paramètres géographiques. Choisir un fellowship intéressant, disponible, pas si bien reconnu académiquement mais au bord de la mer peut sembler un choix attrayant au départ, mais il ne sera certainement pas le tremplin de votre carrière. L’expression «vous êtes aussi bon que le dernier endroit où vous avez été formé’’ peut être étonnamment vrai dans le marché actuel du travail si concurrentiel. En fin de compte, un tel compromis dans la qualité risque de ne pas vous amener au poste de rêve que vous cherchiez dans ces emplacements de choix. Prenez l’année de fellowship comme un dernier investissement à faire pour un avenir professionnel sûr, qui vaut bien certains compromis. Les fellowship exceptionnels dans des lieux paradisiaques ne sont pas nombreux et restent extrêmement concurrentiels. Si vous désirez le meilleur des deux mondes, vous avez un plus grand défi à relever que de choisir uniquement un fellowship.

Une autre décision à prendre est d’appliquer ou non pour un fellowship dans l’établissement d’origine. Sauf limité par des facteurs géographiques ou des obligations familiales, il est généralement conseillé aux résidents de ‘’quitter le nid » pour leur fellowship. Dans la plupart des cas, après quatre années de formation dans un établissement, les résidents diplômés deviennent aussi familiers que les fellows à la pratique locale et au spectre des pathologies. Les fellowship en radiologie d’intervention (RI) peuvent être une exception à cette généralisation; Les fellows en radiologie d’intervention profitent d’une plus grande participation pratique que les résidents, et les compétences d’intervention d’un résident se retrouvent loin derrière celles d’un fellow à mi année de son parcours. Donc, si un établissement offre un fellowship compétitif en RI, les résidents intéressés peuvent ainsi bénéficier de l’avantage d’être sur un terrain connu pour obtenir le poste convoité.

Les visas

Il s’agit d’une question complexe et inconnue pour de nombreux résidents qui recherchent un fellowship basé aux États-Unis. Il est essentiel que ces résidents soient bien au fait des détails concernant les permis, liés aux limitations et exigences de l’immigration, qui va bien au-delà du champ d’application du présent article. En règle générale, les résidents canadiens ont besoin soit d’un visa de travail (H-1B) ou d’un visa de visiteur en programme d’échange (J-1) pour être en mesure d’exercer la médecine aux États-Unis. Le H-1B permet de pratiquer la médecine une fois que les exigences d’homologation d’État sont remplies. Par conséquent, il s’agit d’une option intéressante pour ceux qui désirent (ou peuvent) rester aux États-Unis après leurs études. Toutefois, en raison de considérations administratives, certaines institutions ne proposent pas l’option H-1B. Un permis de pratique d’État valide est une condition sine qua non pour obtenir un visa H-1B, et ils doivent ainsi obtenir réussir l’examen USMLE Step 3 qui a lui-même comme prérequis d’avoir le niveau 1 (Basic sciences) et 2 (Clinical Knowledge and Clinical Skills). Par conséquent, pour suivre ce chemin, la planification des examens doit commencer bien avant la saison des applications de fellowship.

Le visa J-1 exige que le résident retourne dans le pays de résidence pendant au moins 2 ans après avoir achevé sa formation. Il interdit aux fellows de travailler et de se faire payer en dehors des limites de leur fellowship, mais il n’exige pas de passer les examens USMLE, ce qui est un avantage pratique pour beaucoup de monde. Dans des conditions limitées et très spécifiques, l’exigence du «retour dans le pays d’origine » peut être levée. Les résidents sont invités à visiter le site internet des services de citoyenneté et d’immigration américaine US Citizenship and Immigration Services (http://www.uscis.gov) (http://www.uscis.gov/portal/site/uscis) ou à demander un conseil juridique pour de plus amples informations.

Le processus d’application

Une fois que vous avez choisi la surspécialité et l’emplacement, finalisez la liste des fellowship souhaités en parlant avec votre directeur de programme ou votre mentor, demandez l’avis de vos collègues, de votre entourage et lisez les articles et forums de discussion sur internet. Une liste raisonnable ne devrait pas comprendre plus d’une douzaine de fellowships potentiels. Reconnaissez vos mérites en tant que candidat, visez aussi haut que possible et ne vous sous-estimez pas.

La procédure d’application est généralement simple, mais pas instantanée. La préparation des documents de vos études de médecine et de votre résidence peut prendre un certain temps. La partie la plus variable est la lettre de présentation qui peut influencer grandement votre candidature. Consacrez-y donc importance et temps. L’autre étape à la fois longue et imprévisible implique les lettres de recommandation. Sauf si vous êtes disposés à vous contenter d’une lettre générique, ce qui ne vous aidera pas beaucoup, peu importe l’auteur, vous devez donner au personnel le moyen et le temps de l’écrire. Les lettres les plus efficaces viendront du personnel le plus qualifié, et ces gens ont déjà un horaire très chargé. Respectez les personnes qui vous encouragent en leur donnant suffisamment de temps et d’information. Prenez le temps de discuter de vos objectifs avec eux, de leur fournir un CV à jour. Prenez en compte le fait qu’ils peuvent être absents en conférences ou en vacances. La lettre du directeur du programme, un élément obligatoire de votre application, prend aussi du temps.

Essayez de terminer votre dossier bien avant que la saison des applications ne commence, en général en septembre de l’année R4. Il y a des avantages à appliquer tôt. Vous aurez amplement le temps de présenter d’autres documents requis. Certaines parties de l’application, tels que les résultats des examens de l’ABR (American Board of Radiology) sont annoncés fin septembre, et mettre à jour votre dossier d’inscription offre une occasion de faire un suivi de votre dossier en cours, et de manifester de nouveau votre intérêt. Certains programmes pratiquent une politique d’acceptation de roulement: ils offrent leurs postes au fur et à mesure des entretiens et des candidats intéressants donc une application soumise tôt donnera aux candidats les plus qualifiés une meilleure chance d’obtenir les postes les plus recherchés.

Par contre, il y a aussi des inconvénients à appliquer dès les premiers jours de septembre! Certains programmes n’examinent pas les applications avant une date beaucoup plus avancée, jusqu’à la mi-novembre. Une situation plus difficile survient lorsqu’un entretien précoce débouche sur une offre précoce à laquelle une réponse est attendue dans un délai spécifié. Passé ce temps une réponse négative ou un engagement est requis. Si l’offre provient d’un programme qui n’est pas très reconnu, le candidat devra faire face à une situation difficile: la tentation d’accepter l’offre pour jouer la carte de la sécurité ou prendre la chance d’attendre d’avoir un entretien avec son choix de prédilection.

Dans ces circonstances, une pratique habituelle est de contacter le directeur des Fellowship du programme le mieux placé dans votre liste afin de discuter de votre situation particulière: que, malgré une offre qu’on vous a faite, vous souhaitez vivement passer un entretien et être accepté dans son établissement. C’est une situation délicate qui nécessite une approche respectueuse et pleine de tact qui doit susciter son intérêt sans être perçue comme intrusive car il est tout de même inhabituel et audacieux de ‘’demander’’ une entrevue. Il est cependant d’une importance capitale que tout engagement soit honoré par le candidat, même si une occasion plus intéressante se présente par la suite. N’oubliez pas que le monde universitaire est un petit monde, et un abus de confiance peut nuire à la réputation non seulement du candidat mais aussi de son institution, des commanditaires, et peut même mettre en péril des opportunités futures de carrière.

Il est essentiel d’assurer le suivi de votre demande: il est prudent d’appeler le coordinateur des applications environ une semaine après la présentation de vos documents, par voie électronique ou par la poste, afin de s’assurer que votre dossier est complet. Les applications électroniques peuvent se terminer en courrier indésirable ou être effacées accidentellement. Ceci est particulièrement important si vous recevez un retour automatique de courriel spécifiant que la personne est en vacances. Certaines pièces jointes peuvent ne pas s’ouvrir et nécessiter un second envoi. Les demandes sur papier sont un peu plus sécurisées, mais ne sont plus la norme. Cependant, il y a encore des programmes qui nécessitent des lettres de recommandation devant être postées dans des enveloppes scellées. En résumé, ne présumez pas que votre dossier soit complet avant que vous ne l’ayez vérifié au moins une fois avec le coordinateur du Fellowship.

L’entrevue

Comme déjà mentionné, un entretien suivi d’une offre rapide peut être déconcertant pour certains candidats. Vous pouvez tenter de poliment retarder les premiers entretiens autant que possible dans le but de les regrouper, ce qui sera plus efficace. Surtout, assurez-vous que vos programmes favoris soient au courant de ces entrevues et de vos préférences. Vous serez peut être surpris du soutien et de la flexibilité des directeurs de programme.

Il y a une différence fondamentale entre l’entrevue des Fellowship et toutes les autres entrevues auxquelles vous avez pu être convié auparavant. Afin d’assurer que votre année de formation de surspécialité vaille bien l’investissement, vous devez mettre en œuvre une stratégie différente du choix à l’aveugle : vous devez vous aussi faire passer des entrevues.

Une fois que vous obtenez l’invitation à une entrevue, commencez votre recherche: Demandez au programme les détails administratifs du Fellowship tels que: le salaire, le temps de vacances, l’assurance (responsabilité civile professionnelle, médicale et dentaire), temps consacré à l’université, temps en conférences, allocations pour les voyages et les livres, visa et licences de pratique pour les Fellowship américains. Vérifiez combien de fellows seront acceptés. Informez-vous sur le logement et les conditions de vie autour de l’hôpital et dans la ville, et assurez-vous qu’ils sont conformes à votre niveau de vie, surtout si vous envisagez de faire suivre votre famille dans une nouvelle ville. Parlez-en autour de vous: vos supérieurs et vos collègues auront peut-être des contacts dans ces programmes. Si vous connaissez un résident ou un membre du personnel au sein de ce programme, même si il n’est pas impliqué dans le programme de fellowship, vous pourrez éventuellement obtenir des informations générales sur l’institution et les pratiques locales. Consultez le site internet du programme pour obtenir les coordonnées des fellows actuels ou précédents.

Ensuite, préparez une liste complète de toutes les variables auxquels vous pouvez penser. Mettez un accent particulier sur les facteurs qui comptent le plus pour vous. Ceux-ci diffèrent d’un programme à l’autre, et d’une personne à l’autre. Le même fellowship peut répondre parfaitement aux besoins d’un candidat, et pourtant être complètement en désaccord avec les intérêts d’un autre. Quelques généralités devraient néanmoins s’appliquer à la plupart des programmes:

  1. Information spécifique au Fellowship: la plupart des fellowships sont décomposés en plusieurs blocs. Bien qu’il soit difficile de trouver le parfait Fellowship qui correspond à vos besoins, votre objectif devrait être de maximiser les blocs de votre intérêt. Si vous êtes très intéressé par les fellowship en centres universitaires, informez-vous sur les méthodologies de recherche, la préparation de manuels et le processus des demandes de bourse. Renseignez-vous sur la fréquence et l’ampleur des stages multidisciplinaires. Cette information est généralement fournie par les personnes qui mènent l’entrevue mais il est aussi recommandé d’en discuter directement et plus en détail avec le directeur du programme.
  2. Informations spécifiques pour les fellows: certaines questions seront mieux renseignées par des fellows actuels ou d’anciens fellow. Au moment de votre entrevue, les Fellows actuels auront passé assez de temps pour connaitre presque tous les aspects pratiques de la formation. Essayez d’en rencontrer au moins un ou deux pour développer vos questions. Commencez par leur appréciation subjective du programme, ainsi que les avantages et les inconvénients. Cette question ouverte laisse place à la discussion et fournit habituellement de nombreuses informations, en particulier en ce qui concerne les aspects négatifs du programme.
    Par la suite, essayez de combler les oublis en le questionnant au sujet des heures de travail, du nombre de cas par jour, de la variété des cas, la fréquence et la charge des gardes. S’il y a des radiologues éminents dans le programme, demandez si ils sont disponibles pour les fellows ou si ils sont trop impliqués dans leurs fonctions administratives et leurs circuits de conférences. Demandez-leur où ils ont fait leur formation de résidence, à quels autres programmes ils ont postulé et eu des entretiens, et pourquoi ils ont choisi ce programme spécifique au détriment des autres.
    Afin de mieux estimer vos chances, demandez-leur si les postes sont habituellement ou majoritairement pourvus à l’interne. Dans les programmes non agréés, il est essentiel de se renseigner sur la quantité de temps que les Fellows passent dans leur section dédiée, et de quantifier le temps où ils sont tenus d’aider dans d’autres sections en cas de pénurie de personnel. Aider occasionnellement fait partie de la courtoisie professionnelle et est même un devoir éthique, mais cela ne devrait pas être assez fréquent pour être perçu comme préjudiciable à la formation de base du Fellowship. Enfin, échangez vos coordonnées avec les Fellows rencontrés pour vos prochaines questions, des conseils ou tout simplement du réseautage professionnel.
  3. Informations spécifiques au poste: Demandez au directeur du programme de vous informer sur ce qui vous attend à la fin de votre formation, en se basant sur les choix de carrière des précédents Fellows. Renseignez-vous sur les services d’orientation professionnelle et de recrutement au sein du programme. Renseignez-vous également sur le nombre de Fellows incorporés à la pratique après leur formation. Un nombre élevé est généralement un bon signe, car les gens ne choisissent pas de rester dans un environnement indésirable. A contrario, un nombre faible ne doit pas forcement vous alarmer car il n’y a peut-être pas de pénurie de personnel ou de besoins dans le service. Demandez également aux Fellows quels sont leurs plans de carrière, s’ils ont déjà obtenu un poste, et en quoi le programme a eu une influence sur leur choix et leurs opportunités.
    Enfin, assurez-vous de bien prendre en note toutes les informations que vous obtenez. Il est préférable de prendre une liste imprimée de vos questions et intérêts pour chacun des programmes car la quantité d’information peut facilement devenir accablante après les quelques premières entrevues.Dans l’ensemble, les entretiens de Fellowship sont moins formels et stressants que les entretiens de résidence. Les Fellows sont encore bien recherchés, et une concurrence acharnée ne s’applique qu’aux quelques programmes de grande envergure. Soyez préparé, détendu, passionné et surtout honnête. Soyez prêt à avoir une offre et à gagner du temps pour donner votre réponse afin de bien évaluer vos options. Consultez votre entourage qui vous soutien une dernière fois avant d’accepter ou de rejeter une offre. Respectez les délais qui ont été donné et tout engagement pris avec le programme.

Le chemin vers le fellowship

Alors que la préparation des documents pour l’application peut prendre une semaine ou deux, les fondations d’un bon candidat datent de sa formation de résidence. Obtenir une résidence en radiologie est une grande réussite, mais ne tombez pas dans un faux sentiment de sécurité. La clé, c’est le professionnalisme, dans toutes ses formes. Publications, présentations et réalisations académiques ajoutent un poids considérable au CV. Pourtant, c’est votre professionnalisme, non quantifiable, qui apportera le plus dans votre lettre de recommandation, et cet appel téléphonique crucial qui vous garantira un avenir contre toute attente.

Travaillez fort. Soyez courtois, ponctuel, discipliné et dévoué aux soins des patients et de la mission du département. Contribuez au bien-être et au progrès du programme. Les grandes connaissances et compétences techniques sont éclipsées par le manque de fiabilité, qui est peut-être la qualité la plus importante d’un résident en radiologie. Faites preuve d’initiative et de motivation, faites en toujours un peu plus que ce qui est attendu de vous. Impliquez-vous dans les tâches d’enseignement, de recherche ou administratives. Choisissez un mentor au début de votre formation, et recherchez la compagnie et les bonnes habitudes des résidents plus expérimentés.. Si vous parvenez à vous démarquer et à devenir un atout pour votre programme, vous serez certainement un atout recherché pour tout programme de surspécialité que vous choisirez pour vous former.

Ne sous-estimez pas la portée des bonnes notes. Les chiffres sont sécurisants, et quand la concurrence devient serrée, une note extraordinaire reçue aux examens peut-être le seul facteur déterminant entre deux bons candidats. Avoir des résultats moyens ne peut pas vous discriminer, mais une performance exceptionnelle aux examens vous ouvre des portes, en particulier celles des directeurs de programme qui vous jauge d’abord sur le papier. De même, ne supposez pas que vous resterez au Canada puisque votre surspécialité  pourrait vous obliger à voyager. Ne sachant jamais ce que vous réserve l’avenir, incorporez vos examens USMLE quelque part entre l’étape 2 de LMCC et les examens de l’ABR.

Le résultat

Arrive maintenant l’imprévisible: le résultat. Le produit final d’une application dépend de nombreux facteurs, en plus de la force du candidat. Les candidats à l’interne peuvent pourvoir complètement les postes de fellowships et ne rien laisser pour les personnes de l’extérieur. Le directeur du programme peut changer, et vous pouvez perdre les atouts que vous amènent les auteurs de votre lettre. Ne laissez pas le résultat de votre demande de Fellowship endommager votre image de résident méritant. Tant que vous avez travaillé dur et planifié à l’avance, vous serez certainement en mesure d’obtenir un poste prestigieux.

Conclusion

Tout comme vos examens de fin de résidence, le processus de demande de Fellowship prend plus que quelques mois de préparation. Prenez connaissance de ce défi au début de votre formation, et planifiez à l’avance. Préparez-vous en étant professionnel, tous les jours et dans toutes les tâches. Faites toujours un effort supplémentaire pour vous démarquer et imiter les plus grands. Et pendant que vous êtes occupé à être un excellent résident en radiologie, vous tomberez sans effort sur le parfait Fellowship que vous méritez.