Chaque femme en RI a son histoire. En ce mois de septembre, mois des Femmes en médecine (Women in Medicine), nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur leur parcours inspirant. Si vous aimeriez participer à une entrevue Femmes en RI ou nous suggérer le nom d’une collègue à interviewer, n’hésitez pas à nous contacter.


Dre Marie-France Giroux a fait ses études en médecine à l’Université de Sherbrooke de 1991 à 1995. Elle fait ensuite sa résidence en radiologie diagnostique à l’Université de Montréal, qu’elle complète en 2000. Elle effectue en 2000-2001 un « fellowship » en radiologie vasculaire et interventionnelle à l’hôpital de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie. Elle termine sa formation en 2001 avec une surspécialisation additionnelle en Doppler à Bordeaux, en France.

Dre Giroux pratique au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) depuis 2001, et est nommée professeure agrégée en 2011. Elle y a d’ailleurs créé un programme de mentorat clinique (« fellowship ») en radiologie d’intervention.

Dre Giroux est une membre active du conseil d’administration de l’Association canadienne pour la radiologie d’intervention (CAIR) de 2003 à 2013. De surcroît, elle sera, de 2007 à 2009, sa toute première présidente. Grâce à ses efforts et à ceux de ces collègues administrateurs, la radiologie d’intervention est reconnue comme surspécialité au Canada en 2015.


Qu’est-ce qui vous a amené à choisir la radiologie d’intervention ?

C’est parfois étrange comment la vie fait les choses; au début de mes études en médecine, je voulais être chirurgienne orthopédique ou neurochirurgienne. Puis j’ai rencontré un chirurgien orthopédique qui détestait son boulot et qui m’a dit de ne jamais faire de chirurgie orthopédique. Et les résultats des patients traités en neurochirurgie ne me plaisaient pas. Je suis tombée sur un radiologiste qui avait une telle passion pour son travail que j’ai décidé que c’était ce que je voulais faire. À l’époque où j’étais en R2, les radiologistes d’intervention voyaient à tous les drainages et biopsies. Un jour, alors que Dr Oliva était de service, il m’a guidé lors d’une biopsie du foie. J’ai eu un coup de foudre immédiat pour ce domaine. J’adorais tant l’aspect intellectuel que technique de la RI.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme quant au futur de la RI ?

Le domaine de la radiologie d’intervention est en évolution constante; nous découvrons continuellement de nouvelles façons de résoudre des problèmes. L’implication de la RI en oncologie, par exemple, était assez limitée autrefois, mais s’accroît de façon particulièrement marquée depuis 15 ans.

Quels sont certains des défis auxquels se mesurent les femmes en RI ?

Le manque de temps est l’aspect le plus exigeant pour une femme œuvrant en RI. Concilier vie personnelle et vie professionnelle est parfois difficile. Et c’est pourquoi il est important d’avoir des modèles, des gens à qui on peut s’identifier, qui nous inspirent.

Lors de mon « fellowship », j’effectuais une intervention avec un médecin. La respiration de la patiente nous apparait soudainement plus bruyante. Les médecins ont tout de suite cru à une réaction allergique et demandent au technologue de préparer une dose de Benadryl. J’en ai profité pour aller discuter avec la patiente, et elle m’a confié être très inquiète. Après quelques minutes de discussion et une petite dose de réconfort, elle s’est calmée et, évidemment, n’a pas eu besoin de Benadryl. Les médecins m’ont dit par la suite: « Il nous faut une femme dans notre équipe! Un point de vue différent améliorera sûrement le service offert à nos patients. »

Avez-vous des passe-temps ? Qu’aimez-vous faire en dehors du travail ?

Nous sommes une famille de passionnés du ski alpin, et sommes sur les pentes presque tous les weekends pendant la saison hivernale. Nous aimons aussi la planche à voile et le vélo de montagne. C’est toujours génial de se dépenser ailleurs qu’au boulot et de passer du temps en famille. J’aime aussi jouer du piano.