L’instauration de l’examen de surspécialisation en radiologie d’intervention conduit les radiologues d’intervention (RI) de tout le Canada à devoir prendre une décision : ai-je vraiment besoin de passer un autre examen du Collège royal? L’idée de passer volontairement un nouvel examen du Collège royal parait un peu folle pour bon nombre de RI en exercice, peut-être à cause du traumatisme latent qu’a engendré chez eux l’examen de radiologie diagnostique. En tous cas, le tout premier examen a eu lieu. J’ai été l’une des RI en exercice à décider de passer cet examen, et en fait, nous n’étions pas très nombreux. En tant que nouvelle rédactrice de CAIR Express, j’ai pensé qu’il s’agirait là d’une excellente occasion de présenter quelques-uns des autres RI du pays ayant fait le choix de passer cet examen, ainsi que leurs motivations.


Dr. Cook and his study team

Le premier RI auquel j’ai parlé était le Dr Bob Cook. J’avais assisté à l’une de ses conférences lors d’un congrès de CAIR (CIRA, à l’époque) à Montréal, sur la mise en place d’un cabinet de RI vasculaire à Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador. Sa présentation comportait un meme contenant mon mot de 4 lettres préféré… Il m’a tout de suite été sympathique.

NS: Bonjour Dr Cook, merci de me consacrer un peu de temps. Depuis combien de temps êtes-vous en exercice, et pourriez-vous décrire brièvement votre travail?

BC: J’exerce depuis 2008 à Corner Brook (Terre-Neuve-et-Labrador). Cette localité compte environ 18 000 habitants et dessert un bassin d’approximativement 75 000 personnes. J’ai effectué ma résidence en radiologie à St. John’s et ma surspécialisation à l’Université McMaster. Je fais principalement de la radiologie d’intervention « simple », notamment des accès veineux, des interventions génito-urinaires et vasculaires périphériques. Je fais également de la radiologie diagnostique générale. Nous n’avons pas de résidents en radiologie, et encore moins de fellows.

NS: Pourquoi avez-vous décidé de passer l’examen de radiologie d’intervention du Collège royal en tant que RI en exercice, et pourquoi pensez-vous qu’il est important de le faire?

BC: Cet examen entérine la légitimité du côté clinique de la radiologie d’intervention. Les RI sont de plus en plus nombreux à passer davantage de temps dans les hôpitaux et les cliniques pour voir les patients en consultation, s’occuper des admissions et du suivi clinique de leurs propres patients. Même si l’examen de radiologie d’intervention du Collège royal n’est pas obligatoire pour étendre son activité à la pratique clinique, il reflète la volonté de bénéficier du plus haut niveau de formation accessible actuellement dans ce pays.

NS: Avez-vous des conseils à donner sur la préparation à l’examen (des conseils généraux, bien sûr, puisque le Collège royal n’acceptera pas que l’on donne trop de détails)?

BC: Je n’avais vraiment pas beaucoup de temps à consacrer à l’étude, j’ai quatre jeunes enfants à la maison et je ne voulais pas qu’ils oublient à quoi je ressemble. L’année précédant l’examen, j’ai feuilleté le JVIR (Journal of Vascular and Interventional Radiology) en me focalisant sur les domaines de radiologie d’intervention que je ne vois pas beaucoup dans ma pratique, comme la radio-oncologie d’intervention. Mon objectif principal était de mémoriser les détails des essais cliniques. Un mois avant l’examen, j’ai travaillé environ une heure par soir à la préparation de l’examen, en me concentrant sur la liste de lectures fournie par le Collège royal. En définitive, j’ai trouvé que l’examen était bien représentatif de la pratique générale de la radiologie d’intervention.

NS: Je suis entièrement d’accord. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me parler, et félicitations pour votre certificat de surspécialité en radiologie d’intervention du Collège Royal.


Dr. Cori Caughlin

Je suis ensuite partie à la recherche d’un RI universitaire qui avait passé l’examen, et j’en ai trouvé une à Calgary. Pendant longtemps, la Dre Cori Caughlin a été la seule femme RI dont j’avais entendu parler dans l’Ouest du Canada, ce qui faisait d’elle une célébrité à mes yeux. En tous cas, une plus grande célébrité que n’importe laquelle des Kardashian.

NS: Depuis combien de temps êtes-vous en exercice, et pourriez-vous décrire brièvement votre travail?

CC: J’exerce la radiologie d’intervention depuis presque 11 ans à l’Université de Calgary. Je travaille principalement au Foothills Medical Centre (FMC), mais aussi au South Health Campus et à l’Advanced Spinal Care Centre de la clinique EFW Radiology, en prise en charge de la douleur. Je suis généraliste, mais mes dossiers sont le reflet de la population des patients en oncologie, traumatologie, affections hépatobiliaires et en hémodialyse de ces hôpitaux. Je suis actuellement directrice du programme de surspécialisation en radiologie d’intervention au FMC. Même si je travaille dans un environnement universitaire, ma contribution personnelle à la recherche est limitée.

NS:  Pourquoi avez-vous décidé de passer l’examen de radiologie d’intervention du Collège royal en tant que RI en exercice, et pourquoi pensez-vous qu’il est important de le faire?

CC: Au Canada, les responsables dans notre spécialité ont beaucoup travaillé auprès du Collège royal pour obtenir la reconnaissance d’une surspécialité en radiologie d’intervention; j’estime qu’il est de notre responsabilité de poursuivre ce travail en obtenant la certification permettant d’offrir aux patients les soins d’excellente qualité que nous leur offrons depuis des années. Je pense qu’il est important que les autres spécialistes reconnaissent les radiologues d’intervention en tant que cliniciens afin de poursuivre la diversification des services que nous sommes en mesure d’offrir aux patients. C’est un lent processus, mais il est important, selon moi.

NS: Avez-vous des conseils à donner sur la préparation à l’examen (des conseils généraux, bien sûr, puisque le Collège royal n’acceptera pas que l’on donne trop de détails)?

CC: J’ai trouvé que l’examen de RI du Collège royal était une évaluation pratique des compétences générales en radiologie d’intervention, qu’il était relativement simple et qu’il reflétait les nombreuses questions que nos patients et les médecins traitants nous posent au quotidien, ainsi que les consignes de sécurité pour différentes interventions. Il comportait aussi de superbes images.

NS: Je suis d’accord, j’ai trouvé les images excellentes, il a sans aucun doute fallu du temps pour élaborer cet examen. Dre Caughlin, merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, et félicitations pour votre certificat de surspécialité en radiologie d’intervention du Collège Royal.


Et voilà, vous savez maintenant pourquoi deux RI en exercice de régions différentes du pays ont choisi de passer l’examen de radiologie d’intervention du Collège royal. Il s’agit d’un engagement exigeant, mais qui renforce la légitimité de la radiologie d’intervention en tant que surspécialité centrée sur la qualité et sur les soins aux patients dans leur intégralité, et qui met également l’accent sur le côté clinique de cette discipline. Merci d’envisager de vous inscrire à l’examen à l’adresse suivante : https://www.royalcollege.ca/rcsite/credentials-exams/exams-register-f