Dre Rebecca Spouge Résidente de 5e année à l’Université de la Colombie-Britannique Acceptée en surspécialisation (fellowship) en radiologie d’intervention en Nouvelle-Zélande

 

Quelle a été la source première de votre intérêt pour la radiologie d’intervention, et en quoi votre vécu pendant la résidence a-t-il influé sur votre décision de vous spécialiser dans ce domaine?

C’est pendant mes études de médecine, à l’occasion de mes stages cliniques, que mon intérêt pour la radiologie d’intervention s’est éveillé. En effet, c’est pendant ces stages que j’ai réalisé combien j’appréciais le côté pratique des soins techniques et le défi de la résolution de problèmes diagnostiques. La RI se trouvait à l’intersection de ces deux compétences. Mon intérêt s’est renforcé pendant ma première année de résidence, quand une équipe de radiologie d’intervention a réussi à endiguer une hémorragie variqueuse aiguë. J’ai été inspirée par la façon dont l’équipe s’est occupée de ce cas, avec calme et collaboration, et j’ai la piqûre depuis. Bon nombre de mentors ont contribué à nourrir mon amour pour la RI tout au long de ma résidence. Ces enseignants ont pris tour à tour la forme de co-résidents, d’étudiants en surspécialisation, de médecins titulaires, de technologues en radiologie d’intervention et d’infirmières.

Apprendre de chacun des membres de l’équipe de RI a été très enrichissant et j’ai hâte de continuer à parfaire mes connaissances et mes compétences dans ce domaine pendant ma surspécialisation et ma carrière.


En tant que résidente, comment vous adaptez-vous à l’intensité des exigences de la radiologie et vous préparez-vous à une résidence en RI tout en maintenant un équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle?

Excellente question. Je pense que c’est un défi pour tous les résidents, quelle que soit leur spécialité. Je dirais qu’il n’existe pas une réponse unique; il y a cependant différentes stratégies que j’ai trouvées utiles. Les plus importantes, pour moi, ont été de maintenir un système de soutien robuste, d’organiser mon temps et d’avoir des passe-temps en dehors de la médecine. J’ai la chance d’avoir une famille qui m’offre un soutien formidable. Mes parents et mes frères et sœurs m’ont beaucoup aidé, pendant ma résidence, à mettre les choses en perspective en n’arrêtant pas de me faire rire. Avoir un système d’organisation de mon temps m’a aussi beaucoup aidée. J’aime beaucoup les calendriers qui soulignent les principales échéances avec des listes quotidiennes de choses à faire, pour découper mes tâches de façon à les rendre plus gérables chaque semaine. En dehors de la médecine, je chante presque depuis que je sais parler, et j’ai la chance de faire partie du Chorus Studio. Selon moi, un moyen efficace de gérer les exigences de la RI est de prendre le temps de faire les choses que l’on aime en dehors du travail, qu’il s’agisse de loisirs ou de passer du temps en famille et entre amis.


Quel conseil donneriez-vous aux femmes, étudiantes en médecine ou résidentes, qui sont encore en exploration des différentes spécialités, mais s’intéressent à la radiologie d’intervention?

Soyez curieuse! C’est un domaine extraordinaire et vous devriez rester à l’affût d’occasions de le vérifier par vous-même. Je pense en particulier aux étudiantes en médecine qui font actuellement leurs stages cliniques, l’équipe de radiologie d’intervention travaille avec plusieurs consultants surspécialisés. Saisissez l’occasion de visiter le département et de vous renseigner sur les patients qui ont subi une intervention. Développer votre perspicacité clinique fera de vous une meilleure radiologue d’intervention. Je vous dirais aussi de faire ce que vous aimez faire, quels que soient vos intérêts. La radiologie d’intervention gagne à avoir différentes perspectives et expériences dans la salle, où nous travaillons tous ensemble pour un objectif commun : prendre soin du patient et réaliser des interventions réussies. Cultivez votre passion et votre intérêt pour cette spécialité!


Selon vous, y a-t-il certaines compétences techniques ou connaissances particulièrement importantes à acquérir en début de résidence?

Pendant chacun des stages de la résidence, vous ajouterez des compétences à votre arsenal de radiologie d’intervention. Pendant la première année de résidence, j’ai trouvé que les stages cliniques au service des soins intensifs et dans les surspécialités chirurgicales m’ont aidée à avoir un regard critique sur le tableau clinique au sens large, et à affiner mes compétences de prise en charge des patients. Ils m’ont permis de mieux comprendre ce que vivent les médecins de chaque surspécialité au quotidien, ce qui est utile pour travailler ensemble plus efficacement au sein du service de radiologie.

En début de formation en radiologie, je vous conseille d’apprendre à bien utiliser une sonde d’échographie. À l’Université de la Colombie-Britannique, nous avons deux blocs d’échographie diagnostique pour la préparation aux consultations. Même s’il ne s’agissait pas de blocs d’intervention, j’ai trouvé que les techniques que j’ai apprises de nos technologues en échographie médicale m’ont beaucoup aidée pendant les stages d’intervention. Comprendre la « boutonnologie », comment agrandir vos fenêtres et améliorer vos images vous permettra de partir du bon pied avant de passer aux aiguilles.

En matière de connaissances, selon moi, être une excellente diagnosticienne ne pourra que vous aider à devenir une radiologue d’intervention formidable. Posséder de bonnes connaissances en anatomie et en pathologie vous préparera à comprendre les plans d’imagerie utilisés en salle de RI et à prendre en charge efficacement vos patients lors des interventions.


Que conseillez-vous pour bâtir un réseau professionnel pendant la résidence, en particulier dans le domaine de la radiologie d’intervention?

Il y a différentes façons de bâtir un réseau professionnel en radiologie d’intervention. Dans votre établissement universitaire, soyez prête et enthousiaste lors de vos stages de RI. Apprendre des médecins titulaires, des étudiants en surspécialisation et de mes collègues résidents m’a aidée à nouer des relations tout en alimentant ma passion pour le domaine.

La section RFE de CAIR est aussi une excellente plateforme d’apprentissage sur la spécialité et de connexion avec d’autres étudiants et médecins. Les événements locaux de réseautage m’ont permis d’avoir des discussions passionnantes. Par ailleurs, le Club virtuel d’angio est une excellente source d’apprentissage et de compréhension des différentes techniques d’intervention utilisées partout au pays.

Les conférences sont aussi d’excellentes occasions de nouer des relations et de rencontrer des personnes du domaine. Il vous suffit pour cela d’y assister activement, de poser des questions et de participer aux activités de réseautage… En plus ce sera très amusant!


Comment les résidents peuvent-ils favoriser un environnement inclusif et solidaire au sein de leur programme de radiologie d’intervention?

Donnez l’exemple : agissez avec inclusivité. La radiologie d’intervention repose sur l’efficacité des communications au sein de l’équipe. Par conséquent, il est très utile de nouer des relations avec les technologues, le personnel infirmier, les brancardiers et les médecins titulaires. Il devient beaucoup plus facile de travailler ensemble sur un cas quand on comprend les personnes avec qui l’on travaille.

Collaborez avec vos collègues résidents, et notamment, quand vous avancez dans votre formation, permettez aux plus jeunes de vous suivre. Le fait d’expliquer permettra à vos collègues de découvrir si la RI est aussi faite pour eux. De plus, si vous êtes en mesure d’expliquer efficacement, cela vous permettra aussi de vérifier que vous connaissez bien votre sujet!

Faites preuve de curiosité et faites de chaque jour une nouvelle occasion d’apprendre. Être ouvert à faire des apprentissages par différents moyens favorise l’inclusivité avec vos enseignants, mais aussi avec les autres apprenants. Jusqu’à présent, certains des moments que j’ai préférés en RI ont été quand le médecin titulaire et l’équipe de RI ont été en mesure d’observer une mise en application réussie de mes apprentissages. Tout le monde y gagne!


Quel rôle jouent le mentorat et le soutien par les pairs dans votre expérience de résidence, et comment avez-vous trouvé ces ressources?

Le mentorat a eu une importance capitale dans l’éveil initial de mon intérêt pour la RI, et j’ai reçu du soutien de mes mentors tant en radiologie diagnostique qu’en radiologie d’intervention à chaque étape de ma résidence. L’Université de la Colombie-Britannique a la chance d’offrir plusieurs programmes de mentorat institutionnel, qui sont intégrés dans la résidence. Au début de ma première année, j’ai été jumelée en mentorat avec un résident d’expérience en plus d’un médecin titulaire. Il est extrêmement utile de pouvoir compter sur des mentors qui comprennent les difficultés de la formation pour réussir la résidence. En dehors du programme de mentorat institutionnel de l’UBC, j’ai pu constater qu’une forme de mentorat s’établit d’elle-même quand on rencontre d’autres personnes qui ont des intérêts communs. Assistez aux activités de votre programme et présentez-vous plein d’enthousiasme aux stages cliniques : ce sont là d’excellentes occasions de rencontrer de telles personnes et de nouer des relations durables.