Aida est en quatrième année de résidence en radiologie à l’Université de Toronto. Elle est membre de la section Résidents, fellows et étudiants de CAIR depuis trois ans et en est actuellement la vice-présidente. Elle nous donne son point de vue de résidente souhaitant s’orienter vers la radiologie d’intervention (RI).
Quelle a été la source première de votre intérêt pour la radiologie d’intervention, et en quoi votre vécu pendant la résidence a-t-il influé sur votre décision de vous spécialiser dans ce domaine?
Pendant mes études de médecine, j’étais attirée par les spécialités impliquant des interventions, ce qui m’a amenée à planifier un stage optionnel en radiologie d’intervention. J’ai été instantanément captivée par le dynamisme et le caractère novateur de ce domaine. La RI me semblait incarner la médecine d’avant-garde : à la fine pointe, en évolution rapide et faisant partie intégrante des soins aux patients. Quand j’ai commencé ma résidence en radiologie, j’ai planifié plusieurs stages en RI en début de formation pour être davantage exposée à ce domaine. Malgré les longues journées et la nature complexe de cette spécialité à la courbe d’apprentissage plutôt abrupte, c’est lors de mes stages en RI que je me sentais la plus engagée et épanouie.
Comme je cherchais des moyens d’explorer le domaine, je me suis impliquée dans des projets de recherche qui m’ont permis de faire des présentations lors de congrès et de rencontrer des radiologues d’intervention du Canada, des États-Unis et d’Europe. Ces expériences ont approfondi ma compréhension de l’étendue et de la diversité de la RI. Cela m’a en plus permis de rencontrer des modèles à suivre, et notamment d’autres femmes radiologues d’intervention aux carrières brillantes et épanouissantes. Leur disposition à parler du domaine avec moi et leurs conseils m’ont beaucoup apporté. Par ailleurs, mon implication au sein de CAIR a été déterminante dans mon parcours. L’Association m’a offert un grand nombre d’occasions de prendre part à des projets en lien avec la RI, en particulier au sein de la section Résidents, fellows et étudiants, dont j’ai l’honneur d’être actuellement vice-présidente.
Quel conseil donneriez-vous aux femmes, étudiantes en médecine ou résidentes, qui sont encore en exploration des différentes spécialités, mais s’intéressent à la radiologie d’intervention?
Envisagez d’explorer le domaine de la RI en début de formation. Pour ce faire, planifiez des stages optionnels et des stages en RI. Travaillez avec différents professionnels et dans différents établissements afin de constater l’étendue et la profondeur d’une carrière en RI.
Impliquez-vous dans la communauté de la RI. Rejoignez CAIR, qui vous donnera accès à différentes activités en personne et en ligne qui vous permettront de vous familiariser avec le domaine, de réseauter avec des étudiants en surspécialisation en RI et des radiologues d’intervention en exercice et d’assister au congrès annuel de l’Association.
Enfin, suivez votre propre voie. Ne vous laissez pas limiter par la vision que d’autres peuvent avoir de la carrière qui vous correspondrait. Ne laissez pas les défaitistes vous décourager de suivre votre passion. Après tout, des femmes réussissent dans toutes les spécialités de la chirurgie, et la RI n’est pas si différente.
Que conseillez-vous pour bâtir un réseau professionnel pendant la résidence, en particulier dans le domaine de la radiologie d’intervention?
Assistez à des congrès et des conférences de RI : vous pourrez réseauter avec des personnes de tout le pays et au-delà. Dans mon établissement actuel, il n’y a pas beaucoup de femmes en RI, mais j’ai assisté à des congrès nationaux et internationaux et j’ai constaté qu’il y en avait en fait beaucoup dans ce domaine, avec des carrières brillantes et épanouissantes, qui dirigeaient des essais cliniques ou des services et réalisaient des interventions de pointe : ce sont ces femmes qui m’ont inspiré de l’admiration.
Dites autour de vous que vous vous intéressez à la RI. Cela vous ouvrira des portes, puisque les personnes à qui vous en aurez parlé vous mettront en contact avec des mentors et parleront de vous quand des occasions se présenteront. Communiquez avec des résidents qui souhaitent faire carrière en RI et avec des étudiants en surspécialisation en RI, qui vous conseilleront et seront une ressource formidable.
Recommandez-vous certaines associations pour les résidents, des ateliers ou des conférences que vous avez trouvés particulièrement bénéfiques pour votre perfectionnement professionnel en radiologie d’intervention?
La section Résidents, fellows et étudiants de CAIR organise plusieurs activités tout au long de l’année, comme le Club virtuel d’angio, les activités d’introduction à la RI destinées aux étudiants en médecine et les tables rondes Femmes en RI, pour n’en nommer que quelques-unes! Le congrès annuel de CAIR ainsi que sa journée des étudiants est également une excellente occasion de réseauter et d’en apprendre davantage sur la RI.
Les congrès de la SIR (Society of Interventional Radiology) et de la CIRSE (Cardiovascular and Interventional Radiology Society of Europe) sont aussi de formidables événements auxquels participer pour en apprendre plus sur la RI à l’échelle mondiale. Ces deux associations proposent également une multitude d’activités en ligne qui sont intéressantes pour l’exploration professionnelle.
Quel rôle jouent le mentorat et le soutien par les pairs dans votre expérience de résidence, et comment avez-vous trouvé ces ressources?
J’ai eu la chance d’avoir de nombreux mentors extraordinaires qui ont pris le temps de m’apprendre les interventions, même lors de leurs journées les plus chargées, qui m’ont encouragée à assister à des congrès, qui ont soutenu mes projets de recherche et qui se sont réellement investis pour m’aider dans mon cheminement vers cette spécialité. Les résidents et étudiants en surspécialisation plus anciens ont également joué un rôle déterminant par leurs conseils pertinents sur le processus de préparation et de candidature pour entrer dans ce domaine. Si vous envisagez de faire carrière en radiologie d’intervention, il se peut que vous rencontriez des personnes bien intentionnées qui vous parleront de leurs doutes ou renforceront des stéréotypes sur le domaine, comme le fait que la RI n’est pas un domaine pour les femmes, qu’elle ne permet pas d’avoir une vie de famille, ou qu’elle mène souvent à l’épuisement professionnel. Pour prendre une décision éclairée sur votre choix de vous orienter vers la RI, il peut être extrêmement utile d’avoir des mentors solides que vous admirez, des personnes qui vous parleront de leurs expériences personnelles de la pratique de la RI pour vous donner un point de vue équilibré sur ces préoccupations.