Pouvez-vous nous raconter votre parcours jusqu’à la radiologie d’intervention et ce qui vous a donné envie de choisir cette spécialité?
Quand j’ai commencé mes études de médecine, je voulais devenir chirurgienne cardiaque. Mais quand j’ai assisté à un remplacement de valve cardiaque et à un pontage aortocoronarien… J’ai réalisé que la chirurgie était intéressante, mais bien trop longue à mon goût!
C’est lors de mon stage clinique en radiologie, pendant mes études de médecine, que j’ai découvert une spécialité qui regroupait tous mes centres d’intérêt, soit l’anatomie et la pose de diagnostic. Par la suite, j’ai visité une salle de radiologie d’intervention, et là, toutes les lumières de mon cerveau se sont allumées! J’ai été immédiatement attirée par les changements radicaux que ces interventions minimalement invasives entraînaient pour la vie des patients. Cette spécialité me permettrait de traiter et de suivre les patients ayant un problème spécifique et d’utiliser mes compétences en radiologie diagnostique pour mettre en œuvre mon plan thérapeutique. Elle me correspondait totalement.
Je travaille désormais dans un hôpital universitaire et me spécialise en interventions vasculaires périphériques, aorto-iliaques et non vasculaires ainsi qu’en oncologie.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontée en tant que femme en radiologie d’intervention, et comment les avez-vous surmontées?
Avant d’avoir des enfants, je ne voyais pas vraiment de différence entre mon travail et celui de mes collègues masculins.
Mais depuis que je suis devenue maman, j’ai ressenti davantage de difficultés, en particulier pour organiser mon temps afin de réussir à tout faire… J’ai beaucoup de chance d’avoir un conjoint qui peut s’absenter du travail plus facilement que moi, et qui peut donc être présent aux rendez-vous de dernière minute ou quand les enfants sont malades.
J’ai des collègues extraordinaires, qui ont aussi leurs propres responsabilités. Il nous arrive d’échanger nos horaires de travail pour avoir du temps libre au besoin.
Que conseillez-vous aux femmes qui souhaitent entrer dans le domaine de la radiologie d’intervention?
Pour moi, être une femme ne change rien à l’intérêt et la passion que je porte à cette spécialité. Si vous êtes créative, proactive, que vous aimez mettre votre cerveau au défi de trouver des solutions à des problèmes dont vous ignoriez jusqu’à l’existence, que vous aimez le travail d’équipe avec des collègues et des consultants et que vous souhaitez améliorer la vie des patients grâce à des interventions minimalement invasives, alors vous devriez vraiment devenir radiologue d’intervention!
Comment agissez-vous si vous êtes la seule femme dans un environnement professionnel, et quel conseil donneriez-vous à celles qui se retrouvent dans une telle situation?
En tant que femme dans une équipe entièrement masculine, j’apporte de l’empathie aux soins aux patients, et j’ai peut-être un côté plus sensible qui m’aide auprès de certains patients plus effrayés ou nerveux avant les interventions.
Comment réussissez-vous à trouver un équilibre entre les exigences de la radiologie d’intervention et les responsabilités familiales, et quel conseil avez-vous pour les femmes qui souhaitent atteindre un tel équilibre?
Être maman et radiologue d’intervention sont deux aventures extraordinaires qui peuvent se recouper. J’ai amené mes enfants à des réunions quand ils étaient bébés, et certains d’entre vous les ont probablement rencontrés! Maintenant, ils regardent les images par-dessus mon épaule quand je suis de garde la nuit (il leur reste encore un long chemin à parcourir avant de devenir radiologues, cela dit!).
Même si j’aimerais bien NE PAS avoir de gardes les fins de semaine, toute la famille sait que c’est impossible, alors quand j’ai des week-ends libres, je passe davantage de temps avec les enfants et la famille. Dès que c’est possible, j’accorde la priorité à ma famille.
Et je me sens aussi particulièrement bien aujourd’hui quand j’assiste à des réunions seule, cela me repose un peu!