Le présent segment présente un bon coup découvert par un radiologue d’intervention vasculaire débutant pendant sa résidence ou sa surspécialisation, afin d’en faire bénéficier toute la communauté. Le bon coup d’aujourd’hui nous vient du Dr Joel Woodley-Cook, du Scarborough Health Network.
Une pépite du Dr Sniderman : comment réduire la douleur associée à l’injection locale d’anesthésiant
Dès le début de la surspécialisation en radiologie d’intervention vasculaire, il est apparu clairement que le Dr Sniderman avait de nombreuses passions dans la vie. L’enseignement et les soins aux patients étaient deux d’entre elles, pour lesquelles il n’hésitait pas à faire des sacrifices : que ce soit lors de ses tournées matinales d’enseignement du vendredi matin malgré la douleur d’une récente fracture de la hanche ou en donnant son numéro de téléphone mobile personnel à des patients, qui allaient ensuite l’appeler pendant la nuit pour la prise en charge de leur douleur après une embolisation de fibromes utérins.
Le Dr Sniderman a été prodigue en bons conseils pour ceux qui ont étudié avec lui : utilisation d’une feuille de route, astuces sur l’échographie vasculaire, faire attention à ne pas pousser un guide au-delà d’un cathéter* (et même l’éviter tout simplement)… Il est même allé expliquer à la personne qui fait les sandwiches chez Subway comment creuser le pain afin de réduire les apports glucidiques. Le Dr Sniderman a été un fervent défenseur de la sécurité et du confort du patient, et même s’il a enseigné bon nombre de techniques et d’astuces, l’une d’elles sort du lot puisqu’elle illustre parfaitement son empathie ainsi que l’importance qu’il accordait au confort du patient et à l’amélioration de son expérience.
La technique suivante a été expliquée par le Dr Sniderman après sa lecture de l’article du CMAJ 5 Things To Know About, portant sur les moyens de réduire la douleur associée à l’injection locale d’anesthésiant [1].
Voici un résumé de ces astuces sur les moyens de réduire la douleur associée à l’injection locale d’anesthésiant:
- Utiliser une aiguille de plus petit calibre
- Réchauffer la solution injectable
- Effectuer un tamponnage de la lidocaïne avec du bicarbonate de sodium
- Effectuer l’injection initiale perpendiculairement à la peau
- Faire une pause après l’injection sous-cutanée initiale
- Maintenir des anesthésiants visibles à l’avant de l’extrémité de l’aiguille
• Cela favorise une injection plus lente, ce qui réduit la douleur liée à l’expansion volumique.
• En début de journée, le Dr Sniderman réchauffait les fioles qu’il allait utiliser ce jour-là.
• Divers moyens peuvent être utilisés : un gel, un linge ou de l’eau chaude, notamment.
• La sensation de brûlure de la lidocaïne, un acide au pH de 4,7, peut être réduite par le mélange suivant, dans des proportions de 10:1 : lidocaïne à 1 %:bicarbonate de sodium à 8,4 %.
• Avant de réchauffer la solution, le Dr Sniderman ajoutait 5 mL de bicarbonate de sodium dans le flacon de 50 mL lidocaïne à 1 % (avec ou sans adrénaline).
• Les injections effectuées à un angle de 90° traversent moins de terminaisons nerveuses cutanées, qui ont tendance à se ramifier.
• La première injection doit être une injection sous-cutanée à entre 0,2 et 0,5 mm de la surface, par opposition à une injection intradermique, suivie d’une pause.
• Cela permet d’anesthésier les nerfs en aval, avant la pénétration de l’aiguille.
*Je me souviens de l’analogie que faisait le Dr Sniderman : pour lui, l’extrémité du fil guide était comme une épée que l’on devait « dégainer » du cathéter afin d’éviter toute dissection, plutôt que de transpercer la paroi du vaisseau avec son extrémité pointue.
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